face à face

mercredi 10 juin 2009

mémoire conservée

MEMOIRE CONSERVEE
[La mémoire repose sur les modes de collecte et de conservation, qui eux-mêmes traduisent une volonté : volonté d'identité nationale]
Christophe Pavlidès BBF 1993 - Paris, t. 38, n° 5



En 2008 Dehors
s’interroge
L’art a-t-il une identité nationale ?[DEHORS 08]

En 2009 Dehors s’inscrit [s’attache] une nouvelle fois dans une problématique contemporaine.
Depuis sa création il y quatre ans, www.de-hors.comquestionne et interroge les artistes qui nous offrent à travers leurs réponses des regards pertinents sur notre environnement historique, social, politique ou culturel…
Dehors 09 propose de porter un regard sur la Mémoire Conservée.
Conservée dans les objets, dans l’environnement, dans les traces matérielles des rites, des traditions, des sons et gestes, la mémoire de l’Homme n’est que la somme des mémoires des hommes.


Est-ce la conservation au sens de la protection qui fait de la mémoire cet élément fugace et dont la pérennité n’existe qu’à travers les créations de l’homme, ou tout au moins les traces laissées de ses créations ? Nous avons le souvenir de notre histoire qu’à travers les témoins de celles-ci. Ces témoins, la technologie progressant, deviennent de plus en plus nombreux et envahissants.
L’individu, dans sa généralité, a donc plus de mémoire (collective) au XXIème siècle qu’il m’en possédait au Moyen-Age ?
L’homme a besoin de matérialité pour figurer son histoire, il ne peut, seul face à lui-même, envisager son antériorité au-delà de son propre souvenir. Souvenir qui trouve sa limite à la fin de son existence. Contrairement à l’animal, l’homme ne vit sa vie que par la vie passée des autres, qu’ils lui soient génétiquement associés ou non.
Les mémoires collectives existent par la matérialité du souvenir ; le rite, avec ses gestes, ses chants, ses danses se perpétue et se colporte dans la réitération de ceux-ci.
Il en va de même pour les traditions, faut-il en penser alors que la mémoire, pour subsister ou tout au moins pour être discernable, a besoin d’une redondance du fait ?
Est-ce un poncif d’affirmer que la mémoire n’est pas unique ? Il s’agit donc des mémoires de l’homme.
Ce sont des jalons matériels, des étapes du souvenir qui servent d’ancrage à notre construction mnémonique.
L’œuvre d’art, dans sa matérialité, est un repère des mémoires de l’homme.